Les clean tags et les paint tags sont-ils légaux ?


clean tag dans une rue anglaise

Clean-Tag : entre créativité urbaine et réalité juridique

Dans le paysage mouvant du street marketing, certaines pratiques attirent autant qu’elles interrogent. Le clean-tag, ou marquage temporaire au sol réalisé à l’eau, fait partie de ces outils visuellement percutants, souvent utilisés pour leur originalité. Mais cette méthode est-elle réellement autorisée ? Et si non, pourquoi continue-t-on d’en voir ?


Une idée séduisante… mais pas forcément légale

Le clean-tag repose sur une idée simple : créer une inscription temporaire, visible, sans dégradation. En théorie, cela semble propre, écologique, inoffensif. Mais en réalité, le droit français n’analyse pas uniquement l’intention ou la méthode : il s’attache à la notion d’utilisation de l’espace public.

Ainsi, même un marquage réalisé à l’eau ou à la craie peut être considéré comme une atteinte au domaine public, s’il n’a pas été préalablement autorisé par la collectivité concernée. Il ne suffit donc pas que ce soit biodégradable ou invisible au bout de trois jours : ce qui compte, c’est la présence non sollicitée d’un message à caractère promotionnel ou informatif dans l’espace public.


Le vide juridique n’est pas une autorisation

Beaucoup pensent que le clean-tag est légal car il n’est pas explicitement interdit. Or, c’est une erreur de raisonnement fréquente. Ce n’est pas parce qu’un acte n’est pas nommément visé par une loi qu’il est autorisé. En l’occurrence, ce sont d’autres textes plus généraux qui s’appliquent :

Résultat : même si un clean-tag n’abîme rien, il peut être considéré comme une infraction. Et certaines municipalités n’hésitent pas à verbaliser ou exiger le nettoyage immédiat.


Un flou entretenu… mais des sanctions bien réelles

Il faut être lucide : certains font le choix d’utiliser le clean-tag en misant sur la tolérance ou la discrétion. D’autres le voient comme une forme d’art urbain temporaire. Mais cela n’efface en rien le risque légal. Et ce flou juridique n’a rien d’un vide protecteur.

Des campagnes ont été sanctionnées. Des marques, des artistes, voire des associations, ont été rappelés à l’ordre. Et dans certaines communes, le simple fait de dessiner à la craie sans autorisation peut être assimilé à une occupation non autorisée du domaine public.


Légalisation impossible ? Pas forcément.

Rien n’empêche, en théorie, de demander une autorisation pour une campagne de clean-tags. Certaines collectivités peuvent se montrer ouvertes, notamment dans le cadre d’événements culturels ou locaux. Mais cela nécessite une démarche en amont, claire et structurée. Et surtout, il faut s’attendre à un refus automatique si le message est commercial ou jugé comme publicitaire.

Chez OG Diffusion, nous estimons que la transparence et la concertation avec les collectivités locales sont essentielles. Ce sont elles qui gèrent l’espace public, et leur rôle est de préserver un équilibre entre liberté d’expression, sécurité et lisibilité urbaine.


Notre position : rester créatif sans enfreindre la loi

Notre agence familiale privilégie des actions terrain à la fois efficaces et respectueuses du cadre réglementaire. Car nous savons qu’en matière de street marketing, l’originalité n’est pas un luxe, mais une nécessité.

Mais cette originalité ne peut se construire ni dans le flou, ni dans la provocation gratuite. L’objectif doit toujours rester le même : faire passer un message, dans le bon endroit, au bon moment, auprès des bonnes personnes — sans heurter ni transgresser.


Quelles alternatives pour une visibilité locale et légale ?

Il existe de nombreuses techniques tout aussi visibles et percutantes que le clean-tag, et surtout… autorisées. En voici quelques-unes que nous pratiquons quotidiennement :

  • Affichage magasin ou vitrine : en lien direct avec les commerçants, sans friction ;
  • Affichage collé en rue (panneaux légaux) : organisé et coordonné, pour toucher des zones ciblées ;
  • Dépôt de supports culturels (flyers, journaux, programmes) dans des lieux à forte fréquentation ;
  • Distribution de flyers sur site événementiel ou en centre-ville, avec équipes dédiées et souriantes.

Ces techniques ont fait leurs preuves, notamment pour les structures culturelles, les événements artistiques ou les actions de proximité.

Paint-tag : une approche colorée… mais à manier avec précaution

À mi-chemin entre art de rue et outil de communication, le paint-tag à la craie séduit par son côté visuel, simple et temporaire. Il s’agit de tracer au sol des formes ou messages à l’aide de peinture à base de craie, souvent biodégradable, qui s’efface naturellement sous l’effet du temps ou de la pluie. Une manière douce de marquer l’espace, sans l’abîmer.

Mais même si l’intention est souvent ludique ou esthétique, cela reste une forme d’intervention dans l’espace public. Et dès lors qu’un message — même éphémère — est apposé sur le sol sans autorisation explicite, cela peut soulever des questions réglementaires. Certaines municipalités y voient une forme d’expression artistique tolérable, surtout dans le cadre d’événements locaux ou culturels. D’autres sont plus strictes, surtout lorsque le contenu est à visée commerciale.

Loin d’être un interdit formel, le paint-tag appartient à une zone un peu floue, qui demande simplement d’être abordée avec discernement. Si le projet est bien cadré, anticipé, et discuté avec les acteurs locaux, il peut parfois être accueilli positivement. Mais comme toujours, mieux vaut prévenir que devoir effacer.


En résumé : mieux vaut prévenir que “pocher”

Le clean-tag séduit par sa fraîcheur, sa simplicité, son esthétique. Mais il ne faut pas se laisser tromper : ce n’est pas parce que c’est propre que c’est autorisé.

En l’état actuel du droit français, il s’agit d’une pratique potentiellement sanctionnable. Et tant qu’aucune réglementation claire ne l’encadre, le risque demeure réel.